- rétractile
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• 1798; « rétractif » 1770; rétractible 1766; lat. mod., du lat. retractus1 ♦ Que l'animal peut rentrer, retirer, en parlant des ongles, des griffes de certains carnassiers (⇒ 2. rétracter). Griffes rétractiles du chat.2 ♦ Susceptible de rétraction. Organes rétractiles.rétractileadj. Qui peut se rétracter. Griffes rétractiles des félins.⇒RÉTRACTILE, adj.A. — ANAT., PHYSIOL. Qui a la faculté de se raccourcir, de se resserrer ou de se rétracter. Dard, griffe rétractile. Le matou était au comble du bonheur; ses yeux ronds s'illuminaient de lueurs phosphoriques; des frémissements nerveux lui faisaient ouvrir et fermer ses pattes aux ongles rétractiles (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 457). Ce sont ainsi des plaques protoplasmiques vivantes, à contours extérieurs fixes s'il s'agit d'animaux supérieurs, à tentacules rétractiles s'il s'agit d'animaux inférieurs (Gds cour. pensée math., 1948, p. 134).— PATHOL. Susceptible de rétraction; qui se caractérise par une rétraction des tissus. Même guéries, les salpingites laissent très souvent des cicatrices rétractiles infranchissables (QUILLET Méd. 1965, p. 484).B. — Au fig. Susceptible d'effectuer un retrait, un recul, un repli sur soi. Brusquerie rétractile; attitude rétractile vis-à-vis de qqn. Un certain mouvement rétractile et contenu de pudeur offensée qu'elle eut un instant après, me donna à penser que je n'avais pas eu tort de le craindre (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 494). V. apocalyptique ex. 3.— Rétractile à qqc. Qui refuse quelque chose, qui y est réfractaire. La temporisation tâtonnante de l'Empereur, son esprit rétractile aux larges décisions, aux partis pris des génies politiques (GONCOURT, Journal, 1867, p. 350).— Empl. subst. C'est un rétractile à l'objet d'art comme Zola, que nous condamnons à acheter des bibelots (GONCOURT, Journal, 1890, p. 1099).REM. Rétractilité, subst. fém. a) Propriété de ce qui est rétractile. Rétractilité du bois, rétractilité du corps d'un mollusque. La mobilité des palpes; le tact, la vue et le mouvement associés à l'élasticité exquise des tiges infiniment sensibles qui les orientent, la rétractilité totale du corps, dont toute la partie solide est annexe (VALÉRY, Variété V, 1944, p. 36). b) Au fig. Repli sur soi. La libéralité est une certaine grâce dans les questions d'argent. L'avarice au contraire y est une certaine rétractilité (PÉGUY, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 778).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1770 « qui peut se rétracter » (A. GOUAN, Hist. des poissons, p. 18 ds BARB. Misc. XXVIII, 21: on les appelle [les mâchoires du poisson] rétractiles, quand il les retire pour les remettre à leur place); 1798 (CUVIER, Hist. nat., p. 117: ongles rétractiles [des chats]); 2. 1835 « qui produit une rétraction » (Ac.). Dér. du rad. du verbe rétracter1; suff. -ile (cf. COTTEZ, s.v. -ile1). Rétractile s'est substitué à rétractible (1766, BUFFON, Hist. nat., t. 14, p. 356: ongles [...] rétractibles [des Félidés]). Fréq. abs. littér.:25.
rétractile [ʀetʀaktil] adj.ÉTYM. 1770, « rétractif »; rétractible, 1766; lat. mod., du lat. retractus.❖1 (1817). Que l'animal peut rentrer, retirer. || Griffes rétractiles des chats. || Ongles (cit. 11) rétractiles.2 Susceptible de rétraction. || Organes rétractiles. || Tissus, fibres rétractiles. || Tentacule rétractile.3 Fig. Qui se retire, fait se retirer par défiance. || Un rétractile orgueil (→ Comprimer, cit. 6, Bloy).0 Invulnérable, et pis qu'insensible : rétractile. Car, lorsque je donne la main à mon amoureux, le contact de sa longue main, chaude et sèche, me surprend et me déplaît.Colette, la Vagabonde, p. 91.❖DÉR. Rétractilité.
Encyclopédie Universelle. 2012.